Articles de presse

Femina / Février 2017

Forme: apprenez à bien marcher

Mal au genou, à la hanche… et si votre démarche expliquait vos douleurs ? Voici toutes les bonnes raisons de s’en préoccuper et d’apprendre à marcher autrement ! 

Et si le problème, c’était votre démarche ?

Chacun de nous peut reconnaître quelqu’un à sa démarche. La façon dont nous nous déplaçons dans l’espace est aussi personnelle qu’une « signature » explique Jacques-Alain Lachant, responsable de la consultation de la marche à la clinique Mont-Louis. Cela fait une vingtaine d’années que, pour soigner la motricité de ses patients, cet ostéopathe D.O., formé à la kinésithérapie et à l’haptonomie, observe leur démarche. Selon lui, elle est extrêmement révélatrice de l’origine de leurs symptômes musculaires et articulaires. Il existe en effet différentes manières de « mal marcher » qui ont des conséquences non seulement esthétiques – car ce n’est pas gracieux —, mais surtout anatomiques, car elles engendreront tôt ou tard des douleurs au niveau des pieds, des genoux, des hanches ou du dos.

A chaque défaut ses répercussions

Parmi les personnes aux démarches un peu lourdes et bruyantes, il y a notamment celles qui tapent des talons, provoquant des microtraumatismes répétés qui sont responsables, à terme, de douleurs aux pieds et de vibrations au niveau du rachis. Dans certains cas, cela peut même entraîner des douleurs lombaires à la marche, car la colonne vertébrale prend une attitude surcambrée ; il y a aussi celles qui, à chaque pas, font passer tout leur poids d’une jambe sur l’autre et se pré­parent ainsi à avoir les articulations des genoux et des pieds endommagées ; quant à celles qui, comme Charlot, ont tendance à marcher en canard, non seulement leur mouvement de marche provient des genoux, qu’elles sursollicitent, mais leurs pieds ne travaillant pas vraiment et basculant vers le dedans au niveau des chevilles, elles risquent plus tard de souffrir d’une arthrose à ce niveau. De même, les douleurs lombaires et cervicales sont très fréquentes chez les personnes qui avancent un peu penchées en avant, fesses en arrière. Ce déséquilibre postural non conscient s’accentue avec le temps et aboutit à une disparition de la verticalité, accompagnée d’une perte de mobilité du corps. D’autres inclinent inconsciemment leur tête plutôt à droite ou à gauche. Or « pencher la tête et le cou d’un côté déporte tous les appuis du corps sur ce même côté et peut également entraîner une arthrose de la hanche ou du genou correspondant, analyse Jacques-Alain Lachant. Mais, pour en prendre conscience, y remédier et visualiser leurs progrès, certains devront être filmés en train de marcher ! », fait-il remarquer. Autre défaut courant : beaucoup de gens se déplacent sans bouger les bras ou si peu qu’ils font irrésistiblement penser à des pingouins. Ils donnent l’impression de ne pas être très présents à ce qu’ils font et, surtout, risquent de tomber car la mobilité des membres supérieurs est importante pour une marche stable et harmonieuse. Enfin, nombre d’hommes ou de femmes particulièrement grands baissent la tête pour se mettre au niveau de leurs amis ou conjoints. Ils ont adopté cette attitude souvent depuis l’adolescence, comme s’ils voulaient se faire plus petits : c’est le « syndrome de Goliath ». Pour leurs vertèbres cervicales et lombaires, il serait préférable qu’ils se départissent de cette posture. Comment ? Tout simplement en s’écartant de l’autre de quelques centimètres ! Par ailleurs, quelle que soit leur taille, on ne compte plus ceux qui marchent le nez plongé dans leur smartphone, essayant de décrypter leurs messages, voire d’y répondre, tout en continuant d’avancer : non seulement c’est le signe d’une addiction et d’une inattention au présent, mais cette posture tête baissée, les yeux rivés sur un petit écran, favorise les douleurs cervicales ainsi que lombaires et la surcharge des appuis plantaires sur l’avant-pied, ce qui peut provoquer des métatarsalgies importantes.

Une rééducation qui change la vie

C’est afin de soulager, voire de prévenir ces maux, que Jacques-Alain Lachant a mis au point « la marche portante ». En quoi consiste-t-elle ? « A se déplacer non plus de manière automatique, mais en portant l’ensemble de la personne depuis les pieds jusqu’au sommet de son crâne avec fluidité », explique le spécialiste. On peut la pratiquer facilement – certains y parviennent en une ou deux séances – et à tout âge, y compris en prévention des chutes après une chirurgie orthopédique des membres inférieurs. Seules sont exclues de cet apprentissage certaines personnes très âgées souffrant d’affections neurologiques graves (maladie de Parkinson, sclérose en plaques, maladie d’Alzheimer et démences séniles). Mais ce n’est pas tout ! Même ceux qui ne souffrent de rien ont tout intérêt à apprendre les bases de cette rééducation. Car l’autre aspect essentiel de la marche portante, c’est qu’elle agit sur notre mental : mieux ancrés au sol, donc plus en sécurité, nous sommes beaucoup plus présents à nous-mêmes et aux autres, ce qui relance notre vitalité corporelle et psychique. Envie d’essayer, avec ou sans défaut ? A vous de jouer…

Article visible sur le site du Journal Femina 

 

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